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The Hague
the Netherlands

 

 

Booklet Français

Musique de chambre

“Musique de chambre : musique composée pour de petits ensembles d’instrumentistes.” Telle est la définition proposée par l’Encyclopaedia Britannica, ouvrage qui fait autorité. Le mot “instrumentistes” y semble crucial et sans ambiguïté : les chanteurs n’y sont pas autorisés. Le quatuor vocal Damask s’inscrit en faux. Ce groupe, composé de la soprano Katharine Dain, de la mezzo-soprano Marine Fribourg, du ténor Guy Cutting et du baryton Drew Santini, se dévoue pleinement et passionnément à la musique de chambre. Pour le quatuor, ce terme n’a rien à voir avec l’instrumentation, mais plutôt avec une approche, une intensité de communication et d’engagement. La définition de Damask s’est vue confirmée quand, en 2017, ils ont été reçus en résidence de musique de chambre à Snape Maltings, le berceau du célèbre Aldeburgh Festival – comme le tout premier groupe à être accepté pour cette session de travail à n’être pas un quatuor à cordes ou un trio avec piano.

Le répertoire de musique de chambre vocale des 19ème et 20ème siècles est souvent interprété par des chanteurs réunis pour l’occasion, lors d’un festival ou d’un enregistrement. Damask, en revanche, est un groupe constitué, et ce depuis plusieurs années. Cet engagement se ressent pleinement dans leur façon de faire de la musique, explique Katharine : “Nous avons chanté ce répertoire ensemble pendant des années, et ça nous donne une énergie certaine, une intimité au sein du groupe et avec le style qu’on ne trouve pas sans y passer un certain temps. Damask nous permet de grandir musicalement ensemble, et de servir et d’élargir le répertoire sur le long terme”.


Brahms, figure centrale

A la lumière de cette démarche, ce n’est pas un hasard que Damask ait choisi un programme centré sur la figure de Johannes Brahms (1833-1897) pour son premier enregistrement, O schöne Nacht. En effet, le compositeur allemand est souvent considéré comme le plus grand compositeur de musique de chambre du 19ème siècle, qui est lui-même l’âge d’or de la musique de chambre. Mais le compositeur a aussi une signification toute particulière pour les membres de Damask : pour eux, la musique de Brahms est la pierre angulaire du répertoire pour quatuor vocal. Bien sûr, d’autres compositeurs, dont Schubert et Schumann, ont écrit de grands quatuors avant Brahms, et le répertoire pour quatuor s’étend au cours du 20ème siècle et jusqu’à nos jours. Mais, nous dit Marine, “On en revient toujours à Brahms.”

Avec Brahms comme figure centrale, le présent enregistrement inclut également des œuvres de trois de ses contemporains et amis moins connus. Chacun d’entre eux a une voix qui lui est propre ; ensemble, ils offrent un vaste aperçu des possibilités qu’offre la musique de chambre du 19ème siècle.

Guy : “Jenner est très théâtral, alors que Herzogenberg est plus lyrique, et Kirchner est extrêmement passionné. Chacun de ces trois personnages explore à sa manière l’écriture pour quatuor vocal tout en nous proposant de la musique magnifique mais rarement interprétée. C’est un formidable mélange de familier et d’inconnu.”


O schöne Nacht

Le titre du CD vient de la pièce éponyme, premier mouvement des Vier Quartette Op. 92 de Brahms (1884), qui établit le thème de l’album : la nuit et ses nombreuses connotations. Drew explique :On connaît bien l’aspect romantique de la nuit, avec sa solitude et sa “Sehnsucht” (mélancolie). On trouve également les aspects sociaux, comme le souvenir ou la présence d’êtres aimés, et la fébrilité de la séduction et de la rencontre amoureuse. La nuit peut aussi bien sûr être sensuelle et intime, aux sens spirituel et physique.”

Les Drei Quartette Op. 31 de Brahms, qui figurent dans ce CD, constituent un bel exemple de cette diversité. Dans ce cycle, chaque pièce incarne une facette différente de la nuit : une fête avec ses danses dans Wechsellied zum Tanze, les taquineries et le badinage amoureux dans Neckereien, et enfin le désir sensuel dans le chef d’œuvre Der Gang zum Liebchen, que Damask considère comme l’une des plus belles pièces brèves de Brahms.

En plus de cette connexion thématique entre les pièces et la proximité sociale de leurs compositeurs, il existe des liens musicaux entre elles, le plus flagrant étant celui entre O schöne Nacht et Nacht is wie ein stilles Meer, des Vier Notturnos de Heinrich von Herzogenberg (1843-1900). Les premières mesures des deux pièces sont quasiment identiques ; bien qu’on pense souvent que Herzogenberg a copié son contemporain plus connu, c’est en fait Brahms qui a rendu hommage à son ami en faisant écho aux arpèges d’ouverture et au motif de syncope qui suit.

La pièce de Brahms a une qualité illustrative ; après que la première phrase a été exposée par le quatuor entier, chaque voix, de la plus basse à la plus aigüe, chante une phrase en solo. Dans ces quatre phrases, des éléments environnementaux sont introduits, respectivement la lune, les étoiles, la rosée et le rossignol. La pièce culmine dans une scène incroyablement inachevée (“le jeune homme se glisse doucement vers sa bien-aimée”), dans laquelle la répétition du mot “doux” (“sacht”), chantée par le quatuor entier, a une connotation presque sexuelle.


Zigeunerlieder

L’opus 112 de Brahms est un cycle contrasté : tandis que les deux Lieder de l’opus 112a évoquent une aspiration existentielle et agitée typique du romantisme, l’opus 112b avec ses Vier Zigeunerlieder représente un aspect plus solaire de l’expression romantique. Les références de Brahms au matériau folklorique (les textes sont traduits du hongrois) sont subtiles mais efficaces. Quand la poésie a des longueurs de phrase irrégulières, il les souligne; quand les lignes sont régulières, il utilise la répétition et l'allongement pour introduire gracieusement le désordre. Brahms renforce ces irrégularités avec des motifs rythmiques forts et entraînants qui donnent également un caractère frais et dansant à ces quatre pièces ravissantes. Par ailleurs, il illustre le texte d’une façon particulièrement expressive : des staccato rapides évoquent les oiseaux, des grands intervalles les soupirs passionnés ; la triste incertitude est reflétée par les motifs brumeux au piano et le son peut changer de façon spectaculaire lorsqu'un nouveau personnage est introduit. Guy : "Ces pièces montrent bien l’écriture vocale de Brahms et sa maîtrise des couleurs du piano.”


Gustav Jenner

Gustav Jenner (1865-1920) a été le seul élève officiel de Brahms en composition. Certains prétendent non sans aigreur que c’est l’unique bonne raison de s’en souvenir, mais Damask a été passionné par la découverte de son style unique. Marine : “sa musique vocale est enflammée, théâtrale et parfois d’une énergie choquante ! Elle ouvre déjà la voie aux effets dramatiques extrêmes d’Alban Berg.” Ce CD présente quatre des Zwölf Quartette de Jenner. Le premier d’entre eux (la 2ème des 12 pièces), Richten will ich Tisch und Gastmahl, est probablement le meilleur exemple de son style compositionnel narratif et presque explosif. L’ouverture est une réminiscence du puissant Kyrie (dont on retrouve également la glaçante tonalité de ré mineur) du Requiem de Mozart.

De puissantes structures verticales sur le temps donnent un mouvement impitoyable à la scène macabre, tandis que des gestes frissonnants au piano et de grands sauts d’intervalles dans les lignes vocales entretiennent l’anxiété à son plus haut niveau. Le texte est particulièrement dramatique dans cette pièce : avec le chant murmuré de "ach", expression ultime de la douleur, la musique atteint un paroxysme.

Heinrich von Herzogenberg

Heinrich von Herzogenberg devint un ami proche de Brahms après son mariage avec Elisabeth von Stockhausen, qui était une élève de piano du compositeur allemand. Le couple et le compositeur ont eu une correspondance intime et importante. Brahms leur envoyait souvent ses manuscrits avec quelques notes ou plaisanteries, comme il le fit pour O schöne Nacht en 1877, dans lequel il nomme malicieusement son plagiat “une forme de flatterie”. La musique de Herzogenberg est aussi romantique que celle de Brahms mais avec des formes considérablement élargies et des phrases qui s’étirent en longueur, un pur plaisir à chanter et à écouter, comme le dit Drew : “Cette musique contient des gestes lyriques immenses, et elle est incroyablement sensuelle !”

Tous les textes des Vier Notturnos Op. 22 de Herzogenberg (première publication de 1876) sont du poète allemand Joseph von Eichendorff (1788-1857), dont les poèmes ont aussi inspiré des compositeurs tels que Mendelssohn, Wolf et Richard Strauss. Dans la première pièce, Wär's dunkel, ich läge im Walde, le narrateur est allongé, attendant quelqu’un, mais les auditeurs ne connaîtront jamais ni la raison ni l’objet de cette attente. Néanmoins, le poème original, Die Einsame, contient un fragment supplémentaire qui résout cette aspiration, provenant en fait d’un amour non partagé. On ne trouve pas cette résolution dans les Notturnos, dont les quatre pièces explorent le désir et l’aspiration non accomplis, y compris le rapide troisième mouvement, Intermezzo: Zwei Muzikanten zieh'n daher. La quatrième pièce, la plus longue du cycle, décrit des scènes forestières nocturnes d'une beauté à la fois saisissante et légèrement glaçante ; il n'est pas surprenant d'apprendre qu' Eichendorff a écrit ce poème en pleurant la mort récente de son enfant.


Le piano de Brahms

Flore Merlin, la pianiste de ce disque, joue pour cet enregistrement sur un instrument tout à fait spécial : un piano à queue du facteur viennois Johann Baptist Streicher daté autour de 1868, prêté gracieusement pour ce projet par son propriétaire, Piet Kuijken. Brahms a exprimé une préférence pour les pianos Streicher dès le début des années 1860. En 1872, il a reçu du facteur lui-même et pour son usage personnel un instrument à cordes parallèles et à une seule corde par note - comme celui-ci utilisé pour le présent enregistrement. C'est sur cet instrument que Brahms a composé et joué jusqu'à la fin de sa vie. Marine : "C'est incroyable de travailler avec un instrument de cette époque. Sa proximité étroite avec Brahms a participé à nous donner une compréhension intime de son univers sonore et de sa vision musicale."

Travailler avec cet instrument a produit des résultats musicaux encore plus tangibles : “Sur un piano à queue moderne, Flore doit toujours faire preuve de retenue dans son utilisation de la dynamique afin de ne pas nous dominer. Sur ce piano, elle peut vraiment jouer les dynamiques écrites, ce qui permet beaucoup plus de contraste, et nous donne la possibilité d’être plus subtils.” chacun des registres du piano a une sonorité qui lui est propre : les basses ont des couleurs particulièrement puissantes, tandis que les aigus sont lyriques et délicats. Cette polyvalence a aussi nécessité un ajustement dans l'approche. Contrairement aux pianos modernes, qui sont réglés pour présenter une qualité sonore homogène sur toute la tessiture, le Streicher a une personnalité musicale individuelle, telle la voix humaine. “Tout en étant merveilleux, ça nous a incités à faire quelques expérimentations”, dit Marine. “Mais cela a fonctionné à merveille.”

Le piano apparaît dans toute sa subtilité dans les Notturnos op. 28 de Theodor Kirchner (1823-1903). Depuis la genèse du projet, Damask voulait inclure de la musique pour piano seul sur cet album, mais ne savait pas encore quels morceaux précisément. Comme le dit Katharine, “lorsque Flore a découvert ces œuvres magnifiques et non enregistrées, nous avions l'impression d'avoir trouvé de l'or.” Kirchner était lié d'amitié et admiré par de nombreux compositeurs, y compris les Schumann et Brahms, mais il était en perpétuelle difficulté financière et personnelle. Il est resté dans l’oubli pendant plus d'un siècle. Ces quatre Notturnos, passionnés, contemplatifs et ardents, montrent la vraie valeur de sa personnalité de musicien, ainsi que toute la gamme expressive du piano Streicher.


En coulisse

La musique de chambre n'est pas la seule activité recherchée par les membres de Damask. Ils sont également très demandés dans les domaines de l'opéra, de l'oratorio et comme chefs de chœur en Europe et en Amérique du Nord. Pour se réunir, il leur faut une planification solide, afin de consacrer le plus de temps possible aux répétitions et aux représentations quand ils sont ensemble. Drew : "Les périodes que nous passons ensemble sont toujours incroyablement denses, d'autant plus que nous dormons souvent aussi dans la même maison. Heureusement, nous nous entendons très bien non seulement musicalement, mais aussi personnellement et humainement. Nous cuisinons, mangeons et rions beaucoup en dehors de nos périodes de travail !”

Les séances d'enregistrement ont eu lieu dans une ancienne ferme transformée en salle de concert 'Onder de linden' (sous les tilleuls), dans le village de Valthermond, dans la partie la plus à l’est des Pays-Bas. Fidèle à ses habitudes, le quatuor a également dormi sur place, accompagné de Flore et de Frerik de Jong, producteur du présent disque et propriétaire du label 7MNTN. Le processus d’enregistrement a demandé une concentration particulièrement intense, explique Katharine : “Nous voulons vraiment raconter l’histoire propre à chaque pièce. Nous poursuivons bien-sûr ce même but lors de nos concerts, mais atteindre un public par le biais d'un enregistrement est beaucoup plus intime. Dans un enregistrement, chaque parole, chaque geste et le moindre petit changement de couleur font partie intégrante du récit”. Frerik a été impressionné par l'endurance des musiciens : “Après une journée d'enregistrement complète, nous organisions encore une petite session après le dîner, simplement parce qu'ils voulaient tous continuer. Je ne me souviens pas d'avoir vu une telle volonté lors d'une session d'enregistrement. Ces musiciens osent repousser leurs limites et travailler avec une concentration totale à chaque instant.”


BIOGRAPHIES

Damask, quatuor vocal basé aux Pays-Bas, réunit quatre musiciens de cinq nationalités : la soprano américano-néerlandaise  Katharine Dain, la mezzo soprano française Marine Fribourg, le ténor anglais Guy Cutting et le baryton canadien Drew Santini. Depuis 2014, Damask a donné voix au répertoire, si riche et pourtant si rarement donné, écrit pour quatuor vocal : des pièces de musique de chambre avec piano de Haydn, Schubert, Schumann et Brahms à la musique des 20ème et 21ème siècles (a cappella ou avec divers instruments) de Milhaud, Messiaen, Stravinsky, Schönberg, Ned Rorem et David Lang notamment. Il est aussi essentiel pour Damask de participer à l’enrichissement du répertoire pas des commandes régulières de nouvelles œuvres, écrites pour la beauté, l’unité et la versatilité de son uniques du quatuor. Ainsi, Damask a créé des œuvres des compositeurs Gregory Spears, Reiko Füting, Lewis Nielson et Federico Mosquera, ainsi que des arrangements de pièces existantes par Matthijs van de Woerd et Raphael Fusco.

Damask s’est produit dans des festivals et saisons de concerts aux Pays-Bas et en Allemagne, dans des salles de concerts en France, aux Etats-Unis et en Angleterre. En 2017, le quatuor a été accueilli en résidence à Snape Maltings, lieu du Festival d’Aldeburgh, où il a travaillé pendant une semaine intensive avec le pianiste Roger Vignoles. L’ensemble collabore régulièrement avec la pianiste Flore Merlin ainsi qu’avec Oerknal New Music Collective.

Le nom Damask fait référence à un motif de tissage luxueux qui s’est développé au 14ème siècle dans la ville de Damas (dans la Syrie actuelle), carrefour vibrant de plusieurs routes commerciales internationales, lieu d’échange de matériaux, d’idées, de cultures et de pratiques artistiques. Le motif damassé, toujours utilisé aujourd’hui, est une belle métaphore pour l’ensemble, qui tisse ensemble des répertoires, des traditions culturelles et des personnalités musicales diverses en un tout qui dégage beauté et force.


Flore Merlin, piano

Passionnée de musique de chambre, Flore Merlin est membre du trio Nuori (dont les enregistrements consacrés à Alexis de Castillon et à Henriette Renié ont été remarqués), du duo Arto et du duo Zoltan, et collabore régulièrement avec d’autres ensembles et musiciens reconnus, notamment le quatuor vocal Damask, la mezzo-soprano Marine Fribourg, les pianistes Anne Le Bozec et Orlando Bass.

Son intérêt nourri pour les questions de notation et d’interprétation musicale l’a amenée à pratiquer le pianoforte et le clavecin avec B. van Oort, M. Bilson et A. Zylberajch.

Elle se produit fréquemment en concert, notamment sur France Musique et dans différents festivals : “Piano à Riom”, “Messiaen au Pays de la Meije”, Festival Debussy, Aldeburgh Music, Schubertiade d'Espace 2…

Diplômée des conservatoires de Paris, Helsinki et Bruxelles en piano, pianoforte, accompagnement vocal et direction de chant, elle a étudié avec de nombreux artistes influents, dont A. Planès, T. Hakkila, A. Le Bozec et E. Olivier.

Elle travaille comme accompagnatrice et chef de chant au CNSMDP, à l’Ecole Normale de Musique Alfred Cortot ainsi qu’à l’Opéra de Lille et à la Maîtrise de Radio France, et a collaboré avec des chefs comme D. Reiland, P. Herreweghe, C. Eschenbach, Y. Sado et J. Chauvin.

Flore Merlin chante au sein de l'Ensemble vocal Bergamasque et a pratiqué le basson pendant 10 ans.


POEMES

O schöne Nacht
O schöne Nacht!
Am Himmel märchenhaft
Erglänzt der Mond in seiner ganzen Pracht;
Um ihn der kleinen Sterne liebliche
Genossenschaft.
Es schimmert hell der Tau
Am grünen Halm; mit Macht
Im Fliederbusche schlägt die Nachtigall;
Der Knabe schleicht zu seiner Liebsten sacht—
O schöne Nacht!
—Georg Friedrich Daumer


O belle nuit !
O belle nuit !
Dans un ciel de conte de fée,
La lune brille de toute sa splendeur ;
Et les petites étoiles, si charmantes,
Se réunissent autour d’elle.
La rosée scintille, claire,
Sur la tige verte ; le rossignol
Chante à tue-tête dans les lilas ;
Le garçon se glisse doucement chez sa bien-aimée -
O belle nuit !

Spätherbst
Der graue Nebel tropft so still
Herab auf Feld und Wald und Heide,
Als ob der Himmel weinen will
In übergroßem Leide.
Die Blumen wollen nicht mehr blühn,
Die Vöglein schweigen in den Hainen,
Es starb sogar das letzte Grün,
Da mag er auch wohl weinen.
—Hermann Allmers

La fin de l’automne
La brume grise tombe si doucement
Sur le champ, la forêt et la bruyère,
Qu’on dirait que le ciel veut pleurer
Dans une immense souffrance.
Les fleurs ne veulent plus fleurir,
Les oiseaux se taisent dans les bosquets,
Même la dernier vert est mort.
Ainsi le ciel peut bien pleurer.

Abendlied
Friedlich bekämpfen
Nacht sich und Tag;
Wie das zu dämpfen,
Wie das zu lösen vermag.
Der mich bedrückte,
Schläfst du schon, Schmerz?
Was mich beglückte,
Sage, was war’s doch, mein Herz?
Freude wie Kummer,
Fühl’ ich, zerrann,
Aber den Schlummer
Führten sie leise heran.
Und im Entschweben,
Immer empor,
Kommt mir das Leben
Ganz wie ein Schlummerlied vor.
—Friedrich Hebbel

Chant du soir
Paisiblement, la nuit
Et le jour se combattent ;
Comment s’atténuer,
Comment se dissoudre ?
O douleur qui m'as opprimé,
T’es-tu déjà endormie ?
Et ce qui m'avait rendu heureux,
Dis-moi, mon coeur, qu’était-ce ?
La joie comme le chagrin,
Je les sens se tarir en moi,
Et ils me conduisent doucement
Au sommeil.
Et alors qu’ils s’éloignent de moi
En montant vers le ciel,
La vie m’apparaît
Comme une berceuse.

Warum?
Warum doch erschallen
Himmelwärts die Lieder?
Zögen gerne nieder
Sterne, die droben
Blinken und wallen,
Zögen sich Lunas
Lieblich Umarmen,
Zögen die warmen,
Wonnigen Tage
Seliger Götter
Gern uns herab!
—Johann Wolfgang von Goethe

Pourquoi ?
Pourquoi donc les chants
Résonnent-ils vers le ciel ?
Ils attirent volontiers vers la terre
Les étoiles qui là-haut scintillent et ondulent.
Ils attirent de la lune
Les aimables embrassements,
Il attirent
Si bien sur nous
Les jours chaleureux et délicieux
Des Dieux bénis.'

Wär’s dunkel, ich läge im Walde
Wärs dunkel, ich läge im Walde,
Im Walde rauscht’s so sacht,
Mit ihrem Sternenmantel
Bedeckt mich da die Nacht,
Da kommen die Bächlein gegangen:
Ob ich schon schlafen tu?
Ich schlaf nicht, ich höre noch lange
Den Nachtigallen zu,
Wenn die Wipfel über mir schwanken,
Es klingt die ganze Nacht,
Das sind im Herzen die Gedanken,
Die singen, wenn niemand wacht.
—Joseph von Eichendorff

S’il faisait noir, je serais étendu dans la forêt
S’il faisait noir, je serais étendu dans la forêt ;
La forêt bruisse si doucement.
La nuit m’envelopperait
De son manteau d’étoiles,
Les petits ruisseaux courraient,
me demandant si je dormais.
Je ne dors pas, j’écoute encore pour longtemps
Le chant des rossignols
Et le balancement des cîmes au-dessus de moi,
Qui résonnent encore toute la nuit :
Voici les pensées de mon cœur,
Qui chantent quand personne d’autre ne veille.

Nacht ist wie ein stilles Meer
Nacht ist wie ein stilles Meer,
Lust und Leid und Liebesklagen
Kommen so verworren her
In dem linden Wellenschlagen.
Wünsche wie die Wolken sind,
Schiffen durch die stillen Räume,
Wer erkennt im lauen Wind,
Ob’s Gedanken oder Träume?—
Schließ’ ich nun auch Herz und Mund,
Die so gern den Sternen klagen:
Leise doch im Herzensgrund
Bleibt das linde Wellenschlagen.
—Joseph von Eichendorff

La nuit est comme une mer calme
La nuit est comme une mer calme
Le plaisir, le chagrin et les plaintes d’amour
Arrivent ici si confus
Dans le doux ressac.
Les désirs sont comme des nuages,
Ils voguent à travers l’espace silencieux.
Qui reconnaît dans ce vent tiède,
Si ce sont là des pensées ou des rêves ?
Bien que maintenant je serre mon cœur et mes lèvres,
Qui se plaignent si volontiers aux étoiles,
Le doux ressac continue
Doucement au fond de mon cœur.

Intermezzo
Zwei Musikanten ziehn daher
Vom Wald aus weiter Ferne,
Der eine ist verliebt gar sehr,
Der andre wär es gerne.
Die stehn allhier im kalten Wind
Und singen schön und geigen:
Ob nicht ein süßverträumtes Kind
Am Fenster sich wollt zeigen?
Und durch das Fenster steigen ein
Waldrauschen und Gesänge,
Da bricht der Sänger mit herein
Im seligen Gedränge.
—Joseph von Eichendorff

Interlude
Deux musiciens sortent
De la forêt lointaine,
L’un d’entre eux est très amoureux,
L’autre le serait volontiers.
Ils se tiennent là dans le vent froid
Chantent et jouent du violon joliment :
Est-ce que la belle jeune-fille de leurs rêves
Va se montrer à la fenêtre ?
Les sons de la forêt et les chants montent
A travers la fenêtre,
Et soudain le chanteur s’introduit
Dans un joyeux vacarme.

Wie schön, hier zu verträumen
Wie schön, hier zu verträumen
Die Nacht im stillen Wald,
Wenn in den dunklen Bäumen
Das alte Märchen hallt!
Die Berg’ im Mondesschimmer
Wie in Gedanken stehn,
Und durch verworr’ne Trümmer
Die Quellen klagend geh’n.
Denn müd’ ging auf den Matten
Die Schönheit nun zur Ruh’,
Es deckt mit kühlen Schatten
Die Nacht das Liebchen zu.
Das ist das irre Klagen
In stiller Waldespracht,
Die Nachtigallen schlagen
Von ihr die ganze Nacht.
Die Stern’ gehen auf und nieder—
Wann kommst du, Morgenwind,
Und hebst die Schleier wieder
Von dem vertraümten Kind?
Schon rührt sich’s in den Bäumen,
Die Lerche weckt sie bald—
So will ich treu verträumen
Die Nacht im stillen Wald.
–Joseph von Eichendorff

Comme il est beau de rêver ici
Comme il est beau de rêver ici
La nuit dans la forêt paisible,
Quand dans les arbres sombres
Se fait entendre l’écho d’un conte ancien.
Les montagnes se tiennent dans la lueur de la lune
Comme perdues dans leurs pensées,
Et à travers les ruines confuses
Les sources s’écoulent dans une plainte.
Puis, fatiguée, à travers la prairie,
La Beauté s’en va se reposer,
Et la nuit drape la bien-aimée
De ses ombres froides.
C’est la plainte folle
Dans la splendeur calme de la forêt,
Les rossignols la chantent
Tout au long de la nuit.
Les étoiles se lèvent puis se couchent —
Quand viendras-tu, vent du matin,
Pour soulever de nouveau le voile
De l’enfant perdu dans ses rêves ?
Déjà ça s’agite dans les arbres,
L’alouette va bientôt nous réveiller —
C’est ainsi que je veux rêver, fidèlement,
La nuit dans la forêt paisible.

Wechsellied zum Tanze
Die Gleichgültigen:
Komm mit, o Schöne, komm mit mir zum Tanze;
Tanzen gehöret zum festlichen Tag.
Bist du mein Schatz nicht, so kannst du es werden,
Wirst du es nimmer, so tanzen wir doch.
Komm mit, o Schöne, komm mit mir zum Tanze;
Tanzen verherrlicht den festlichen Tag.
Die Zärtlichen:
Ohne dich, Liebste, was wären die Feste?
Ohne dich, Süße, was wäre der Tanz?
Wärst du mein Schatz nicht, so möcht ich nicht tanzen,
Bleibst du es immer, ist Leben ein Fest.
Ohne dich, Liebste, was wären die Feste?
Ohne dich, Süße, was wäre der Tanz?
Die Gleichgültigen:
Laß sie nur lieben, und laß du uns tanzen!
Schmachtende Liebe vermeidet den Tanz.
Schlingen wir fröhlich den drehenden Reihen,
Schleichen die andern zum dämmernden Wald.
Laß sie nur lieben, und laß du uns tanzen!
Schmachtende Liebe Vermeidet den Tanz.
Die Zärtlichen:
Laß sie sich drehen, und laß du uns wandeln!
Wandeln der Liebe ist himmlischer Tanz.
Amor, der nahe, der höret sie spotten,
Rächet sich einmal, und rächet sich bald.
Laß sie sich drehen, und laß du uns wandeln!
Wandeln der Liebe ist himmlischer Tanz.
—Johann Wolfgang von Goethe

Chanson alternée à danser
Les indifférents :
Viens, ma (mon) joli(e), viens danser avec moi,
La danse est ce qu’il nous faut pour un jour de fête.
Si tu n’est pas encore mon (ma) chéri(e), tu pourrais bien le devenir,
Et si tu ne le deviens jamais, rien ne nous empêche de danser !
Viens, ma (mon) joli(e), viens danser avec moi,
La danse est ce qu’il nous faut pour un jour de fête.
Les tendres :
Sans toi, ma (mon) très cher(e), à quoi bon faire la fête ?
Sans toi, ma (mon) doux(ce), à quoi bon danser ?
Si tu n’étais pas ma (mon) chéri(e), je préférerais ne pas danser,
Si tu le restes à jamais, la vie sera une fête.
Sans toi, ma (mon) très cher(e), à quoi bon faire la fête ?
Sans toi, ma (mon) doux(ce), à quoi bon danser ?
Les indifférents :
Laissons-les s’aimer, et nous, dansons !
L’amour languissant est un frein à la danse.
Enlaçons-nous joyeusement dans les rondes
Et laissons les autres filer en douce dans les bois sombres
Laissons-les s’aimer, et nous, dansons !
L’amour languissant est un frein à la danse.
Les tendres :
Laissons-les tourner, et promenons-nous,
Une promenade d’amour est une danse céleste.
Cupidon, qui est proche, les entend se moquer ;
Un jour, bientôt, il prendra sa revanche.
Laissons-les tourner, et promenons-nous,
Une promenade d’amour est une danse céleste.

Neckereien
Fürwahr, mein Liebchen, ich will nun frein,
Ich führ’ als Weibchen dich bei mir ein,
Mein wirst du, o Liebchen, fürwahr du wirst mein,
Und wolltest du’s auch nicht sein.
“So werd’ ich ein Täubchen von weißer Gestalt,
Ich will schon entfliehen, ich flieg’ in den Wald,
Mag dennoch nicht deine, mag dennoch nicht dein,
Nicht eine Stunde sein.”
Ich hab’ wohl ein Flintchen, das trifft gar bald,
Ich schieß’ mir das Täubchen herunter im Wald;
Mein wirst du, o Liebchen, fürwahr du wirst mein,
Und wolltest du’s auch nicht sein.
“So werd’ ich ein Fischchen, ein goldener Fisch,
Ich will schon entspringen ins Wasser frisch;
Mag dennoch nicht deine, mag dennoch nicht dein,
Nicht eine Stunde sein.”
Ich hab’ wohl ein Netzchen, das fischt gar gut,
Ich fang’ mir den goldenen Fisch in der Flut;
Mein wirst du, o Liebchen, fürwahr du wirst mein,
Und wolltest du’s auch nicht sein.
“So werd’ ich ein Häschen voll Schnelligkeit,
Und lauf’ in die Felder, die Felder breit,
Mag dennoch nicht deine, mag dennoch nicht dein,
Nicht eine Stunde sein.”
Ich hab’ wohl ein Hündchen, gar pfiffig und fein,
Das fängt mir das Häschen im Felde schon ein:
Mein wirst du, o Liebchen, fürwahr du wirst mein,
Und wolltest du’s auch nicht sein.
—Joseph Wenzig

Taquineries
En vérité, ma petite chérie, je veux t’attraper,
J’ai l’intention de faire de toi ma petite femme,
Tu seras mienne, ma petite chérie, oui tu le seras,
Que tu le veuilles ou non.
“Alors je me ferais colombe,
Je m’envolerais - je m’envole déjà vers la forêt -
Je ne t’appartiendrai jamais, non,
Jamais de la vie.”
J’ai un petit pistolet qui tire vite,
Je tirerai sur la petite colombe dans la forêt;
Tu seras mienne, ma petite chérie, oui tu le seras,
Que tu le veuilles ou non.
“Alors je me ferai poisson, un petit poisson d’or,
Et je sauterai tout droit dans l’eau fraîche ;
Je ne t’appartiendrai jamais, non,
Jamais de la vie.”
J’ai un petit filet qui pêche très bien,
J’attraperai le petit poisson d’or dans le ruisseau ;
Tu seras mienne, ma petite chérie, oui tu le seras,
Que tu le veuilles ou non.
“Alors je deviendrai un lièvre très rapide
Et je courrai dans les prés sauvages.
Je ne t’appartiendrai jamais, non,
Jamais de la vie.”
J’ai un petit chien, rusé et rapide,
Qui attrapera le petit lièvre dans les prés ;
Tu seras mienne, ma petite chérie, oui tu le seras,
Que tu le veuilles ou non.

Der Gang zum Liebchen
Es glänzt der Mond nieder,
Ich sollte doch wieder
Zu meinem Liebchen,
Wie mag es ihr geh’n?
Ach weh’, sie verzaget
Und klaget, und klaget,
Daß sie mich nimmer
Im Leben wird seh’n!
Es ging der Mond unter,
Ich eilte doch munter,
Und eilte daß keiner
Mein Liebchen entführt.
Ihr Täubchen, o girret,
Ihr Lüftchen, o schwirret,
Daß keiner mein Liebchen,
Mein Liebchen entführt!
—Joseph Wenzig

Le chemin vers la bien-aimée
La lune brille,
Je devais retourner
Auprès de ma bien-aimée,
Comment va-t-elle ?
Ah, malheur, elle se désespère
Et se lamente, et se lamente,
Disant qu’elle ne me reverra
Plus jamais !
La lune est descendue,
Mais je me suis hâté avec entrain,
Pour que personne ne vienne enlever
Ma chère bien-aimée.
Ô vous petites colombes, roucoulez,
Et vous, petites brises, soufflez,
Afin que personne ne vienne enlever
Ma chère bien-aimée.

Richten will ich Tisch und Gastmahl
Richten will ich Tisch und Gastmahl,
Laden die unselig lieben;
Und mein Herz geb’ ich zu essen,
Und zu trinken ihnen Tränen.
Seufzer, Klagen sind die Diener,
Die Verliebten zu bedienen;
Und der Schenk soll schwarzer Tod sein;
Weint ihr Steine, seufzt ihr Mauern!
Heil’ger Tod, das soll der Schenk sein.
Steine, seufzt und rufet: “Ach!” nur.
—Ferdinand Gregorovius

Je voudrais dresser une table de banquet
Je voudrais dresser une table de banquet
Et inviter tous ceux qui sont malheureux en amour ;
Et je leur donnerai mon cœur à manger,
Et des larmes à boire.
Les soupirs et les plaintes seront les serviteurs
Des amoureux,
Et le cadeau sera la mort noire :
Pleurez, pierres ! Soupirez, murs !
La Sainte Mort, voilà ce que sera leur cadeau.
Pierres, soupirez et pleurez seulement : “Ah !”

Ich gehe des Nachts
Ich gehe des Nachts, wie der Mond tut geh’n,
Ich suche, wo den Geliebten sie haben:
Da hab ich den Tod, den finstern, geseh’n.
Er sprach: such nicht, ich hab ihn begraben.
—Ferdinand Gregorovius

Je marche dans la nuit
Je marche dans la nuit, en suivant la lune,
Je cherche où est mon bien-aimé :
Là, j’ai vu la mort, la mort sombre.
Elle m’a dit : “Ne cherche pas, je l’ai enterré.”

Fensterlein, nachts bist du zu
Fensterlein, nachts bist du zu,
Tust auf dich am Tag mir zu Leide:
Mit Nelken umringelt bist du;
O öffne dich, Augenweide!
Fenster aus köstlichen Stein,
Drinnen die Sonne, die Sterne da draußen,
O Fensterlein heimlich und klein,
Sonne da drinnen und Rosen daraußen.
–Ferdinand Gregorovius

Petite fenêtre, tu es fermée la nuit
Petite fenêtre, tu es fermée la nuit,
Et tu es ouverte le jour, à mon grand dam :
Tu es entourée d’œillets ;
Ô ouvre toi, largement !
Fenêtre de pierre précieuse ;
Dedans il y a le soleil, dehors les étoiles,
Ô petite fenêtre secrète et adorable,
Le soleil est dedans et les roses sont dehors.

Wenn’s die Bäume könnten klagen
Wenn’s die Bäume könnten klagen,
Wenn die Blätter Zungen wären,
Möchte doch manch Blatt mir fehlen,
Und die Welt Papier zum schreiben,
Tint’ das Wasser in den Meeren,
Federn, Blumen nicht zu zählen,
Möchte doch manch Blatt mir fehlen,
Meine Liebe dir zu sagen.
–Joseph von Eichendorff

Si les arbres pouvaient se languir
Si les arbres pouvaient se languir
Et si leurs feuilles étaient des langues,
Même ainsi je n’aurais pas assez de feuilles ;
Et si le monde était du papier pour écrire,
Et l’eau de la mer de l’encre,
Si les fleurs innombrables étaient des plumes,
Même ainsi je n’aurais pas assez de feuilles
Pour te dire combien je t’aime.

Sehnsucht
Es rinnen die Wasser Tag und Nacht,
Deine Sehnsucht wacht.
Du gedenkest der vergangenen Zeit,
Die liegt so weit.
Du siehst hinaus in den Morgenschein
Und bist allein.
Es rinnen die Wasser Tag und Nacht,
Deine Sehnsucht wacht.
—Franz Theodor Kugler

Mélancolie
Comme l’eau qui s’écoule jour et nuit,
Ta mélancolie demeure.
Tu te souviens du temps passé,
Qui est si lointain.
Tu regardes dehors dans la lumière du petit matin
Et tu es seul.
Comme l’eau qui s’écoule jour et nuit,
Ta mélancolie demeure.

Nächtens
Nächtens wachen auf die irren,
Lügenmächt’gen Spukgestalten,
Welche deinen Sinn verwirren.
Nächtens ist im Blumengarten
Reif gefallen, daß vergebens
Du der Blumen würdest warten.
Nächtens haben Gram und Sorgen
In dein Herz sich eingenistet,
Und auf Tränen blickt der Morgen.
—Franz Theodor Kugler

La nuit
La nuit, les fantômes
Inquiétants et menteurs
Te font perdre la tête.
La nuit, dans le jardin aux fleurs,
Le givre est tombé,
Alors que tu attends en vain la floraison.
La nuit, le chagrin et l’angoisse
S’introduisent dans ton cœur,
Et le jour se lève à travers les larmes.

Himmel strahlt so helle und klar
Himmel strahlt so helle und klar,
Heller strahlt mir dein Augenpaar.
Du meine Rose, mir ins Auge blick,
Daß ich dich segne in meinem Glück.
Vögleins Lied so lieblich erklingt,
Süß’res Lied mir mein Liebchen singt.
Du meine Rose, mir ins Auge blick,
Daß ich dich segne in meinem Glück.
Sonne küßt das ganze Erdenrund,
Heißer küßt mich dein Rosenmund.
Du meine Rose, mir ins Auge blick,
Daß ich dich segne in meinem Glück.
—Hugo Conrat

Le ciel brille d’une beauté étincelante
Le ciel brille d’une beauté étincelante
Mais l’éclat de tes yeux est encore plus brillant.
Toi, ma rose, regarde-moi dans les yeux,
Que je te bénisse de mon bonheur.
On entend le chant adorable des petits oiseaux,
Mais celui de ma bien-aimée est encore plus doux.
Toi, ma rose, regarde-moi dans les yeux,
Que je te bénisse de mon bonheur.
Le soleil embrasse la terre entière,
Ton baiser de rose est encore plus chaud.
Toi, ma rose, regarde-moi dans les yeux,
Que je te bénisse de mon bonheur.

Rote Rosenknospen
Rote Rosenknospen
künden schon des Lenzes Triebe.
Rosenrote Wangen
Deuten Mädchens erste Liebe.
Kleiner roter Vogel,
Flieg herab zur roten Rose!
Bursche geht zum ros’gen
Mädchen kosen.
—Hugo Conrat

Boutons de roses rouges
Les boutons de roses rouges
Annoncent l’éveil du printemps.
Les joues roses
Révèlent le premier amour de la jeune fille.
Petit oiseau rouge,
Vole jusqu’aux roses rouges !
Le jeune homme va voir
La jeune fille aux joues roses.

Brennessel steht am Wegesrand
Brennessel steht am Wegesrand,
Neider und Feinde hab’ ich in Stadt und Land.
Neidet, haßt, verleumdet,
doch das bringt mir keine Not,
Wenn mir nur mein süßes Liebchen
treu bleibt bis zum Tod.
—Hugo Conrat

Il y a des orties sur le bord du chemin
Il y a des orties sur le bord du chemin
J’ai des ennemis et des jaloux à la ville comme à la campagne.
La jalousie, la haine, la calomnie
Ne me touchent pas,
Tant que ma douce amie
Me reste fidèle jusqu’à la mort.

Liebe Schwalbe, kleine Schwalbe
Liebe Schwalbe, kleine Schwalbe,
Trage fort mein kleines Briefchen!
Flieg zur Höhe, fliege schnell aus,
Flieg hinein in Liebchens Haus!
Fragt man dich, woher du kommest,
Wessen Bote du geworden,
Sag, du kommst vom treusten Herzen,
Das vergeht in Trennnungsschmerzen.
—Hugo Conrat

Chère hirondelle, petite hirondelle
Chère hirondelle, petite hirondelle,
Porte mon petit message !
Vole très haut, et très vite,
Vole jusqu’à la maison de ma chérie !
Si elle te demande d’où tu viens,
De qui tu es le messager,
Dis que tu viens du cœur le plus fidèle,
Qui se meurt de son absence.

Traductions françaises de Marine Fribourg.



A PROPOS DE 7 MOUNTAIN RECORDS

7 Mountain Records est un label néerlandais de musique classique fondé par l’ingénieur du son Frerik de Jong. Les éléments clés d’une production de 7 Mountain Records sont une liberté musicale totale, des notes d’intention originales, un graphisme remarquable et une technique d’enregistrement de pointe dans des lieux dotés de la meilleure acoustique.